Le Renouveau d’

Le Renouveau d’Evangelion

Troisième pensée
La Fin d’Evangelion

" Où allons-nous ? "

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Le 12 février 2016
Centre militaire des Etats Unis, Zone 51
Réunion exceptionnelle suite au rapport scientifique établi par l’observatoire scientifique

" Général.
C’est un objet volant non identifié. Il mesure 900 m², soit l’équivalent d’un quart de la Lune, il se dirige droit vers la Terre.
- Mais qu’est-ce que c’est ?
Un météore ?
- Oui, général.
- Comment le savez-vous ?
- Et bien il … il ne ralentit pas.
- …
Il quoi ? ! "

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L’absence totale d’expression de Gendô avait blasé Fuyutsuki.
Les deux hommes étaient souvent amenés à entrer en contact, mais c’était rarement pour parler de la pluie et du beau temps.
Aujourd’hui, encore, rien de très original dans leur conversation :
(Fuyutsuki) " Je viens de recevoir un appel de la Seele, ils nous demandent de prendre position.
(Gendô) - Tu parles du Marteau de Vulcain ?
- Ce météore massif est capable de provoquer une catastrophe comparable au Second Impact.
- Si Dieu existe, il doit se moquer de nous.
- Qu’allons-nous répondre ?
- Ces vieillards sont pénibles, qu’est-ce que la Nerv aurait à voir avec le Marteau ?
- Ils ne sont pas idiots à ce point. Je crois qu’ils essaient de vous dire qu’ils n’ont plus confiance en nous.
- Il leur en aura fallut du temps.
- Comment allons-nous réagir à cette attaque ?
- S’ils veulent la guerre, ils l’auront. On verra bien qui saura être le plus sarcastique. "

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Assemblée extraordinaire de la Seele, lieu inconnu

(Anonyme 1) " "Nous sommes désolés pour le Marteau de Vulcain, nous ferons plus attention la prochaine fois" ".
Ikari est très en forme, il arrive à faire de l’humour en un moment pareil.
(Anonyme 2) - Nous ne l’avons pas ménagé. Fallait-il nous attendre à une autre réponse ?
(Anonyme 3) - Je m’imaginais qu’il allait nous accuser.
(Anonyme 2) - Comme quoi nous connaissons toujours mal le personnage.
Nous avons raté l’occasion de tourner la Nerv en ridicule. Pire, il nous renvoi la balle.
(Anonyme 1) - Il nous faut absolument arrêter cette mascarade. Il serait capable de gagner.
Nous ferions mieux de l’écraser avec des faits.
(Anonyme 2) - C’est une bonne idée.
Ikari a déjà commis de nombreuses erreurs, réclamons des comptes. "

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Appartement de Ritsuko

Ritsuko avait quitté la Nerv il y a bien des semaines. Gendô avait alors été loin de penser qu’il viendrait la voir à nouveau, mais une telle hypothèse n’avait jamais en fait été exclue par son inconscient.
‘Les Akagi sont vraiment des jouets’, se dit-il intérieurement.
‘Ritsuko aurait pu se cacher, elle ne l’a même pas fait. Et je la retrouve là où elle a toujours été’.
Ritsuko vivait dans un appartement semblable à celui de Misato, mais le sien était sensiblement plus en ordre.
La femme, voyant cet homme qu’elle aimait et qui l’avait trahit, lui tourna le dos et fondit en larme.
Mais Ikari n’était pas dupe.
" Tu es ridicule. Je suppose que feindre le désespoir te donne le sentiment de prendre du pouvoir sur moi. "
Ritsuko se retourna violemment, et le fusilla du regard. Mais l’homme ne se laissa pas intimider.
" Je sais avoir raison.
Je me permets de t’interrompre dans ta comédie.
- Quoi encore ?
- La Seele cherche à nous détruire.
- C’est nouveau, ça.
- Elle exige la restitution de la Lance.
- Ils sont ridicules.
- Ils menacent d’envoyer des représailles.
- En quoi est-ce que ça me concerne ?
- Tu seras très utile.
- En quoi ?
J’ai déjà tant détruit, que pourrais-je créer ?
- Tu seras mon pantin.
- Evidemment. Ça va me changer de notre ancien travail.
- Tu sais que tu te leurres. Je n’ai jamais abusé de toi.
- Et puis quoi, encore ?
- La Seele te croit anéantie. Nous avons l’occasion de profiter de l’effet de surprise.
- Je suppose que je n’ai pas le choix.
- On ne peut rien te cacher. "

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Salle de contrôle de MAGI

C’était une journée très ordinaire pour Maya.
Suite à l’événement Kaoru, le budget de la Nerv avait été gelé, et le travail sur les Eva avait été interrompu. La jeune femme passait ses journées à manipuler des statistiques et des probabilités évaluées par Magi. L’arrivée du major Katsuragi ne la dérangeait même pas.
Elle était venue lui donner une mission concrète.
" L’objectif est de travailler à la récupération de la Lance.
- C’est impossible !
- Récupérer, oui. Travailler, non.
- Pourquoi, alors.
- La Seele exige que nous récupérions l’objet. Elle sait que c’est impossible, mais sa volonté l’emporte au delà de la décence.
Elle ne peut en revanche exiger de délai.
- Cela veut dire qu’on va juste essayer ?
- Oui.
- Pendant combien de temps.
- Jusqu’à notre victoire.
Jusqu’à ce qu’une autre priorité ne rende celle-ci obsolète.
Ils veulent jouer aux plus malins, mais ils nous sous-estiment. "

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Centre de communication de la Nerv

" Le rapport sur le Marteau de Vulcain est arrivé. "
L’homme tendait un papier à Misato.
" Il nous vient de source officielle, mais son contenu est pertinent. "
Misato s’empara de la brochure, et la feuilleta sans la voir.
La vérité était qu’elle se sentait à peine concernée par cette histoire de météore.
Avoir combattu tant d’ennemies…
Tous si redoutables…
Comment prendre au sérieux l’arrivée d’un vulgaire cailloux.
" L’objet sera sur nous dans 5 jours.
- C’EST IMPOSSIBLE ! ! ! "
La femme avait crié, comme si on l’avait frappée. Le Marteau à 5 jours de la Terre ?
" Il n’a pas été repéré plus tôt pour une raison inconnue.
- Il y aurait un Ange derrière cette histoire ?
- Cela paraît possible, mais il peut tout aussi bien s’agir d’une totale coïncidence.
- C’est idiot !
- En parlant de coïncidence, est-ce que vous devinez ce que les calculs de trajectoires laissent supposer comme point d’impact ?
- C’EST ABSOLUMENT IMPOSSIBLE ! ! ! ! ! ! "
Misato était bouche bée. Elle avait laissé tomber le rapport.

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Réunion extraordinaire de la Seele

(Anonyme 1) " Ça aura un avantage. Pour la version officielle des faits, il n’y aura qu’a reprendre les dossiers d’il y a 15 ans.
(Anonyme 2) - C’est comme si quelqu’un nous imposait de vivre les fabulations dont nous sommes responsables.
(Anonyme 3) - Un tel événement peut-il être une coïncidence ?
(Anonyme 2) - Il serait malheureux qu’avec notre acharnement à réécrire le passé et à modeler le présent, il nous serait impossible de modifier le futur.
(Anonyme 4) - Peut-être que la science saura nous débarrasser de cet obstacle.
(Anonyme 1) - Je n’ai pas confiance en la science, elle est responsable de ce que nous sommes devenus.
(Anonyme 2) - Si il y a un Ange derrière le Marteau, nous sommes perdus.
(Anonyme 1) - Un Ange ?
Qui aurait fait une chose pareil ?
(Anonyme 2) - Et si les Anges venaient de quelque par ?
Je veux dire, sans qu’on les appelle.
Peut-être voudraient-ils se venger.
(Anonyme 3) - Un Ange avec un objectif …
Ridicule !
(Anonyme 4) - Tiens donc, est-ce que pour une fois la Seele hésiterait ? "
Le silence qui s’ensuivit devait sans doute être le premier de l’histoire de la Seele.
Mais il ne dura pas.
(Anonyme 4) " Je vois.
La seule chose qui nous reste à faire maintenant, c’est de contrer le Marteau.
Si c’est un phénomène naturel, nous serons détruits.
Sinon …
(Anonyme 1) - Il faut faire disparaître toute trace du projet.
(Anonyme 2) - Le Plan a déjà aboutit. Le fils d’Ikari en a été le pionnier.
La Complémentarité n’a eut de conséquence que pour lui, mais cela a tout de même dût affecter profondément la Réalité dans sa nature.
(Anonyme 1) - Il mourra.
Il reste à détruire les Eva, démanteler la Nerv et dissoudre la Seele.
(Anonyme 3) - Quel dommage …
Tout anéantir après avoir réussit.
(Anonyme 4) - Nous avons abusé des Anges, nous payons le prix. "

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Centre de commandement de la Nerv

" La Seele se saborde … "
Gendô laissa passer un ange.
" … Pourquoi ?
(Fuyutsuki) - Anticiper leurs réactions n’a jamais été un problème. C’est la première fois que nous sommes surpris à ce point.
- C’est irrationnel. La Nerv est en quelque sorte une filiale de la Seele. Les vieillards ne peuvent pas disparaître sans exiger quelque chose de nous.
- C’est clair, ils souhaitent qu’on les suive.
- Encore une fois : pourquoi ?
- Quel événement notable s’est produit récemment ?
- Quel rapport entre le Marteau de Vulcain et la dissolution de la Seele ?
- Il va nous falloir faire avec ces seuls éléments.
Gendô ?
- Qu’y a-t-il ?
- Je m’inquiète. Je veux dire, pour le Marteau …
- Moi aussi. Nous le sous-estimons. Nous nous en servons pour nous affronter, mais il représente une réelle menace.
- Un tel objet possède un fort potentiel de destruction.
- La responsabilité des conséquences revient à la Nerv. Un choix du gouvernement.
Je vais demander à Akagi de créer un comité d’étude.
- Akagi, tu dis ?
Mais elle va vouloir utiliser les Eva, non ?
- Tu es perspicace. "

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Réunion du CEMV : Comité pour l’étude du Marteau de Vulcain

Le CEMV, 19 personnes choisies par le professeur Akagi, présidente du comité, sous l’ordre de la Nerv, après obtention de la responsabilité du problème que causait l’éventualité de l’impact d’un météore massif avec la Terre.
Ces 19 personnes se voulaient représentantes des différentes autorités politiques, militaires et scientifiques, et ce sont elles qui obtiendraient ce dont le CEMV pourrait avoir besoin pour la mise en œuvre d’une solution.
Akagi Ritsuko, à ce poste de présidence du comité sous la volonté de la Nerv, prit la parole.

" Afin d'écarter les doutes, je vais donner tout de suite la parole au professeur Schwarz, qui va nous expliquer pourquoi une utilisation d’un arsenal militaire contre le Marteau serait absurde. "
Un homme d’une cinquantaine d’année, portant une blouse et souffrant de calvitie se leva et porta son regard sur la vingtaine de personnes présente.
" Merci de votre attention.
Je vais être bref.
Abattre le météore à coups de missiles NN n’est pas une solution concevable. La raison en est simple.
Compte tenu de la masse et de la vitesse de l’objet, autrement dit de son énergie cinétique, une explosion, même importante, si elle pouvait se permettre de fragmenter la pierre, n’en modifierais pas sa trajectoire, et …
- Merci professeur ! "
En fait, Schwarz détestait cette habitude de Akagi de couper la parole aux gens dés qu’ils avaient prononcé un mot clé.
" Comme viens de vous l’expliquer Schwarz, il est inutile d’utiliser une arme contre le Marteau.
- Si je puis me permettre, Akagi-San, je n’ai pas été catégorique.
- Prendriez-vous la responsabilité de conseiller une intervention militaire à ce comité ?
- Il n’en a jamais été question, et ce n’est pas là que je voulais en venir. Je … "
Stupéfaction de Schwarz : Akagi s’était tourné vers le comité et elle leur parlait d’un sujet différent !
Schwarz voyait clair dans le jeu du professeur : elle avait déjà une idée qui devait satisfaire ses ambitions personnelles ou celles de la Nerv.
Personne ne remarqua le départ du professeur Schwarz.
Personne, excepté Akagi, qui intériorisa un sourire de satisfaction et reprit son argumentaire.
" Comme vous le savez, la Nerv possède une arme autrement plus redoutable qu’un simple explosif.
- Vous voulez parler des Eva ? ". Un membre du comité posait cette question.
- C’est cela. Evangelion.
Evangelion a largement prouvé son aptitude a affronter les situations désespérées.
J’aimerais vous faire trépigner, mais le temps manque, c’est pourquoi je vous dévoile mon projet.
Il s’agit de contenir l’énergie de l’impact du Marteau de Vulcain grâce à un AT Field généré par une ou plusieurs Eva.
Les détails sont à priori de ma responsabilité.
Des questions ? "
Un membre du comité qui lève le doigt.
" Professeur Akagi ?
- Prenez donc la parole.
- Bien.
Qu’en est-il des pilotes ? "
Ritsuko, pourtant une adepte de la manipulation et de la rétention d’information, étouffa à grand peine une exclamation de stupeur.
Les pilotes, l’unique faille de son plan, amené sur le tapis par …
Mais qui était donc cet être ?
" Monsieur ?
- Spalberg. Professeur Spalberg.
- Je n’ai pas le souvenir de vous avoir invité à ce comité.
- Ma présence est-elle inopportune ?
Ou bien s’agit-il juste de ma question ? "
Un murmure secoua la vingtaine de membre du comité. Akagi ne pouvait ni supporter ni tolérer cette atteinte à son autorité, mais elle était coincée.
Et donc, obligée de répondre, quitte à mentir.
" Il y a au moins trois Qualifiés sous notre responsabilité.
- Trois, vous dites ? "
Un frisson parcouru Akagi.
Savait-il ?
" Tout le monde sait que vous avez perdu la trace de deux d’entre eux ", avançait le professeur, " et que le troisième n’est apte qu’à occuper les infirmières de votre hôpital.
- Qui vous a donné cette information ?
- De simples rumeurs. "
Akagi dissimulait avec peine son agacement. Elle avait pris soin de ne nommer que des imbéciles dans ce comité, de sorte à pouvoir agir sans qu’on vienne contester ses décisions, et voilà qu’un inconnu semait le doute dans l’assemblée toute entière.
" Que je sache, lança Ritsuko, il ne s’agit là d’aucun obstacle que la Nerv n’ai eu à affronter par le passé.
- Sauf que …
Sauf que seule une Eva est à 100% de ses capacités.
- Vous n’en savez rien !
- Ignorez-vous qui je suis ? "
Il fallait voir Akagi s’interroger. Elle savait bien à qui elle avait affaire.
" Vous êtes un membre de …
À quel jeu jouez-vous ?
- sommes-nous seulement deux dans ce comité ? "
Spalberg qui contemple tous ceux que Ritsuko avait soigneusement choisis.
Puis, s’adressant à tout le monde.
" N’y a-t-il personne d’autre que moi pour remarquer que les décisions du professeur Akagi sont d’ordre politique ? "
À nouveau ce murmure, le bruit de vingt personnes se demandant si elles ont été trompées.
C’en fut trop pour Ritsuko.
" Spalberg san, vous m’obligez à vous ordonner de partir.
- Et si je refuse ?
- Très bien, je ne voulais pas en arriver là, mais j’en appelle au service de sécurité. Vous n’avez pas à être présent ici. "
Silence de Spalberg.
Ritsuko appela la sécurité. Spalberg n’opposa aucune résistance aux deux vigiles qui le traînaient par les bras, mais un nouveau murmure dans les rangs informa le professeur Akagi que sa crédibilité était mise à mal.
‘Aucune importance’ songea-t-elle. ‘Ce ne sont même pas les pions de l’échiquier de la Nerv’
" Messieurs un peu de silence ! "
Ritsuko venait de hausser le ton. Une méthode très efficace.
" Le professeur Spalberg n’a jamais fait partie du CEMV. Nous n’avons pas à tenir compte de ses propos. "
Il ne restait plus à la femme qu’à mettre tout le monde mal à l’aise.
" Mais peut-être l’un d’entre vous tient-il à soutenir son propos ? "
Un silence total lui confirmait maintenant que tous ceux qui étaient présents ici n’étaient que des légumes.
" Peut-être une AUTRE question avant de passer au vote ? "
Ritsuko fut quand même surprise de la facilité avec laquelle elle faisait ce qu’elle voulait.
‘Mais il est vrai que tout le monde ne tiens pas à prendre des responsabilités concernant le Marteau.
Dans l’histoire, la Nerv n’aura rien gagné de moins que son indépendance.
Mais je me demande bien ce que faisait ici un membre de la Seele . . ?’

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Centre de commandement de la Nerv

" Il y a un imprévu. "
Gendô ne répondit rien, laissant la femme poursuivre.
" La Seele est toujours là ", avança Ritsuko. " Soit elle a simulé sa disparition, soit ses membres agissent à titre officieux.
- Tu m’en diras tant.
- Et puis quoi encore ? Tu crois que ça m’amuse de te parler ?
- Idiote ! Tu t’imaginais vraiment que les vieillards allaient disparaître pour de bon.
- Non.
- Alors ne te vexe pas, et viens-en au fait.
Et puis calme-toi. "
La tension entre les deux individu était flagrante, la froide indifférence du commandant ne faisant qu’accroître la colère de celle qui lui parlait.
" D’abord, plus question de leur cacher mon existence.
- Evidemment, quoi d’autre ?
- Ils savent pour les enfants.
- …
Lesquels ?
- Bon sang, Ikari ! Les Qualifiés !
Rei ! Shinji ! Asuka !
- En ce qui concerne Rei ?
- Ils sont au courant de sa disparition.
- C’est eux qui l’ont.
- Quoi ?
- Qui d’autre aurait put faire disparaître l’ultime clef du Dummy System.
Sans Rei, pas d’Eva. Ils le savent bien.
Quelles cartes nous reste-t-il ?
- Pas grand chose.
Seul l’Eva-01 est opérationnelle, et seule Asuka pourrait la piloter.
- L’Eva-02 ?
- Gravement endommagée. Il n’est pas exclu qu’on puisse la réparer à temps, mais nous avons probablement mieux à faire de notre énergie.
- Á temps pour quoi ? "
La stupéfaction de Ritsuko était grande.
" Á temps pour quoi ?
Mais enfin, pour le Marteau ! ! !
- C’est cela qui t’inquiète.
- Nous parlons de la fin du Monde ! !
De la destruction de l’humanité ! ! !
- Arrête, tu me rends nostalgique.
Qu’y a-t-il de plus à craindre : le Marteau ou la Seele ?
- J’abandonne.
Tu m’as demandé de m’occuper du CEMV, non ?
- Cela signera l’indépendance de la Nerv face à la Seele.
- Peut-être, mais si je n’ai pas quelques moyens pour élaborer un projet d’action, le Marteau de Vulcain veillera à ce qu’il n’y ait plus jamais AUCUNS conflits. "
Ritsuko était maintenant très en colère, et Ikari très las.
" D’accord. D’accord
Qu’est-ce que tu veux ?
- D’abord, un Qualifié. N’importe lequel, mais je le veux en forme et motivé.
- Un détail dont je vais m’occuper.
- Plus important. J’aimerais que tu arrêtes de considérer le Marteau comme un outil pour asseoir ton pouvoir. Tu es ridicule, je pensais que ton ardeur s’arrêterait au Plan !
- Je ne vois même pas pourquoi je pourrais avoir envie de te répondre.
D’ailleurs j’en ai assez de tes caprices. Si tu as besoin de quelque chose, demande à Fuyutsuki.
Je te laisse t’occuper de la collision.
Essai de limiter la casse, et fais attention à la Seele.
- La …
Je crois que même la Seele ne sous-estime pas le danger.
T’es qu’un salaud, Gendô. "

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Demeure de Shutâ Ikari, oncle de Shinji

" Tu as des projets pour ce soir, Shinji ?
- Rien de concret. Faut que je rappelle …
- Ta petite amie ?
- Oui … c’est ça.
- Depuis quand as-tu une petite amie ?
- Ca fait, euh … 8 jours.
- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ?
- Je n’osais pas.
Tu sais, le premier mot …
- Et bien voilà, il est dit.
Raconte-moi ta vie, Shinji. Cela ne fait guère qu’un mois que tu es revenu.
Et cela ne fait que deux semaines que nous avons quitté notre retraite pour ma ville natale.
- Je ne veux pas parler de ce que j’ai fait là-bas.
- Rha, je m’en fiche bien de la merde que tu as remuée.
Je te parle de ta vie, d’aujourd’hui.
- Elle s’appelle Miyuki.
- Uh ?
- Elle fait partie de mes copains.
Je l’avais déjà rencontré avant mon départ, c’était il y a une éternité, il me semble.
Je me rappelle, à l’époque. Elle m’avait tout de suite plue. Je m’étais dit que si j’avais voulu d’une fille, ça serait une comme elle. Belle, intelligente. Beaucoup d’imagination et de sensibilité.
- Ça c’est passé quand ?
- Il y a environ un an. Elle accompagnait un de mes amis au cinéma.
- Et alors ?
- Alors rien. Elle était déjà avec quelqu’un. Et puis moi je pouvais pas lui demander …
- Tu as toujours été d’une timidité désarmante.
Tu l’as revue, ensuite ?
- Oui, plusieurs fois. À son anniversaire, et à d’autres occasions.
Puis je suis parti, et on a totalement perdu le contact, pendant presque un an.
Et puis je suis revenu. "
Il y eut un blanc dans la conversation.
Shinji regardait dans le vide, pensif.
Oncle Ikari, celui que l’enfant appelait " tonton ", était fasciné de voir son neveu parler ainsi.
Il n’avait encore jamais vu Miyuki, mais il ne faisait aucun doute que Shinji avait trouvé quelque chose en elle.
" Et alors ? Continue !
- Je ne sais pas, c’est compliqué.
- Je m’en fiche, raconte !
- Je ne sais pas par quoi elle est passé, mais quand je me suis fait de nouveaux amis, elle en était.
Je ne suis pas sûr de ce qui l’a poussé à se rapprocher de moi. Peut-être une déception, ou un manque d’affection. Toujours est-il que j’ai finit par me rendre compte de sa présence.
Je ne savais pas pourquoi, mais ça me rendait heureux, cette chaleur féminine.
- En tout cas, ça t’a changé.
- Oui …
Quelques jours après, on a eu l’occasion de discuter. Il faisait nuit et on regardait les étoiles. Le ciel était magnifique. On aurait dit une mer de diamants.
Et à force de parler, on a finit par parler de nous.
Et on a parlé, on n’en finissait plus.
Finalement, on s’est endormi en se serrant dans nos bras.
Je crois que je n’oublierais jamais le bonheur que j’ai ressenti en me réveillant à ses côtés.
Je me rappelle m’être dit que j’avais enfin trouvé ce qui manquait à mon existence.
La vérité, c’est que j’avais un besoin de tendresse auquel je ne pensais même pas.
Je crois que c’est à cause de ce que j’ai vécu.
Mais maintenant, je ressens ce manque. Heureusement elle est là. "
Le silence qui suivit fut très triste.
L’adolescent s’imaginait perdant son amie, et le vieil homme, songeant à la même chose, compatissait.
" Tu sais Shinji, l’Amour, on est heureux quand on l’a, mais c’est une source de bien des douleurs.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Maintenant, tu as quelque chose à perdre. "
Shinji était figé. Ce qu’il venait d’entendre le faisait frémir.
Quelque chose à perdre ?
C’était vrai.
Il ne s’était jamais vraiment senti concerné par les assauts qu’avait subi Tokyo-3, peut-être parce qu’il se sentait seul.
Et maintenant ?
Misato lui avait dit qu’il n’y avait plus d’Ange, mais si elle s’était trompée ?
Cela voudrait-il dire qu’il serait capable de combattre et de souffrir à nouveau ?
D’un seul coup, le jeu semblait ne pas en valoir la chandelle.
Puis Shinji repensa à cette sensation de se réveiller dans les bras de Miyuki, et il se dit qu’après tout, aussi irrationnel que cela pouvait paraître, il le ferait sûrement.
" Quelque chose à perdre.
Tonton, tu as raison, mais ça vaut le coup n’est-ce pas ? "
L’oncle laissait filer un peu le temps.
L’endroit était calme, le moment agréable. Quelle conversation délicieuse avec ce neveu qu’il avait crû perdre à jamais.
" Oui, Shinji. Ça vaut le coup.
Si un jour tu la perds, tu souffriras. Mais tes blessures guériront, et le souvenir de ton amie sera d’un grand réconfort, pour toi, même si il sera rempli de nostalgie.
- Tu sais tonton, elle est sur le point de partir.
Pendant un mois, elle s’en va dans une vieille cité. Une de celles qui ont été englouties. Ces vieilleries la passionnent !
- Un mois ?
Tu vas l’attendre ?
- Bien sûr !
- Ça ne t’ennuie pas, de la voir partir pendant une si longue période, alors que tu ne partage ton amour que depuis une semaine ?
- Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse. Je pourrais lui écrire. Et puis quand elle reviendra je serais tellement content de la revoir que j’aurais vite oublié mon attente !
- Je suis heureux pour toi. J’espère que tu lui manqueras … "

Cette fois, il n’y eut pas de silence, mais le bruit caractéristique de quelqu’un qui frappe à la porte avec autorité.
Sans dire un mot, oncle Ikari se leva et alla ouvrir.
Un individu d’une taille impressionnante, en costume, portant des lunettes noires et coiffé à la brosse se tenait devant l’entrée.
Il parla d’une voix sourde.
" Suis-je bien à la demeure du nommé Ikari Shinji ?
- . . ?
Peut-être …
- Pourrais-je le voir ?
- Je suis ici ", intervint l’intéressé.
" Je suis envoyé par la Seele ", reprit l’homme.
" La Seele ?
J’en ai entendu parler. C’est à la Seele qu’appartient la Nerv, c’est ça ?
C’est mon père qui vous envoie ? Je dois repartir, c’est ça ?
- Négatif, ma mission est d’une simplicité toute autre.
Je suis venu dans le but de vous tuer. "
Le ton de sa voix n’était même pas inquiétant.
Il était évident que la réussite de sa mission ne faisait tellement aucun doute qu’il pouvait se permettre de mettre en garde la cible avant de l’abattre.
C’était une erreur, mais il ne le savait pas encore.
C’est oncle Ikari qui reprit la parole, mais ce qu’il dit n’était absolument pas constructif.
" Je … Quoi ? "
Mais l’homme aux lunettes noires passait déjà une main sous sa veste.
Oncle Ikari se jeta sur lui.
Shinji comprit qu’en agissant de la sorte son oncle voulait juste lui donner un peu de temps.
Du temps pour fuir, du temps pour pouvoir vivre encore un peu.
Et shinji se mit à courir. Au moment de franchir la porte de derrière, il y eut un coup de feu.
‘Oncle Ikari ! ! !’ pensa l’enfant, sans se faire d’illusion.
Un deuxième coup de feu !
Cette fois, celui qui pensait devoir tout perdre à nouveau s’arrêta.
Deux coups de feu ?
Mais le Qualifié se dit que ça pouvait tout aussi bien être une ruse de l’homme de la Seele pour le faire revenir.
Shinji pouvait déjà sentir l’ambiance sécurisante et malsaine du Geofront.

- 11 -

Salle de contrôle de la Nerv

" … "
C’était ce qu’affichait le terminal de Maya.
‘Ce n’est pas normal’ analysa-t-elle finement.
‘Cet ordinateur est relié à Magi. Pour qu’il soit incapable de démarrer, il faudrait...
MON DIEU ! !’
Maya s’empara du téléphone et composa frénétiquement un numéro.
Il y eut deux sonneries. Quelqu’un décrocha, mais aucune voix ne se présenta.
" C’est Maya. Je crois que Magi a cessé de fonctionner ! "
L’interlocuteur ne répondait rien, il réfléchissait.
Mais il finit finalement par s’exprimer.
" C’était prévisible.
Contente-toi de rapporter ce fait au professeur Akagi.
- Très bien.
- Une dernière chose …
- Oui ?
- N’utilise plus jamais cette ligne.
- Mais c’est Ritsuko san qui … Allô ? Allô ! ? "

- 12 -

Centre de commandement de la Nerv
Conversation téléphonique

" Oui ? " Gendô venait de décrocher le combiné. Son interlocuteur prit tout de suite un ton très violent.
- Ceci est l’ultime mise en garde de la Seele.
- La Seele n’existe plus.
- Cessez de dire n’importe quoi.
- Votre tentative de sabotage de Magi a été un échec total.
- Cela vous a fait perdre du temps. Et Vous auriez perdu plus que du temps sans le professeur Akagi.
- Dommage qu’elle soit toujours en vie.
- Nous sommes assez satisfaits de notre décision, même si nous ne souhaitions pas son retour.
Maintenant qu’il est trop tard, elle va nous sauver.
- Ben voyons.
- Je parle du Marteau de Vulcain.
- Je me demande de quoi vous parleriez si il n’y avait pas cet objet.
- Cet ‘objet’ risque de détruire la vie telle que nous la connaissons.
- Vous n’espérez pas me faire croire qu’il ne s’agit pas d’une de vos astuces pour me déstabiliser, si ?
- Le Marteau ?
C’est un objet naturel. Il n’y a pas d’Ange derrière.
- Bien sûr. Comme pour le 5^ème Qualifié.
- Vous vous trompez. Le danger est réel. Si nous continuons à nous disputer, la Nature nous détruira.
- Vous voulez me dire quoi, au juste ?
- Le Marteau. Pas d’Ange derrière cet ‘objet’, mais on ne sait jamais.. Il y a trop de coïncidences.
C’est pourquoi la Seele n’est plus. Toute trace du Plan doit disparaître. Et la Nerv aussi. Ainsi que les Eva.
- Rien de moins ?
Et le Plan ?
- Le problème doit être réglé à l’heure qu’il est.
- N’importe quoi. Le Plan a déjà aboutit.
- Pour une seule personne. "
Gendô était en train de se dire que la Seele devait avoir assassiné Shinji.
‘Et Maintenant ?’ se mit-il a penser.
‘Je n’ai plus de famille. Même Rei a disparue.
Je ne ressens rien. Je comprends pourquoi on me prend pour un monstre.’
" La Seele n’existe plus officiellement. Je n’ai pas d’ordre à recevoir.
- Un samouraï qui veut la mort de son peuple se suicide en dernier. Retenez cela, Ikari. "
Un bip caractéristique informa l’homme que la communication venait de se terminer.
‘Un samouraï se suicide après s’être vengé. Après…
La Seele dispose d’une ultime carte à jouer…’

- 13 -

Appartement de Misato

Quelqu’un qui frappe à la porte.
Misato n’avait pas eu une journée très fatiguante, mais le fait d’être lamentablement vautrée dans son canapé à boire une bière tout en regardant une mauvaise série à la Dallas lui donnait surtout une flemme colossale de se lever.
‘J’ai qu’à oublier qu’on a frappé.’, se dit-elle.
‘Avec de la chance, je me suis trompée, ou bien la personne partira.’
Mais hélas, un nouveau "toc toc toc" d’un classicisme à faire peur lui apprit que ça n’était pas une solution.
‘Seul quelqu’un d’ennuyeux peux frapper à la porte de cette façon.
Ça ne risque pas d’être Kaji’.
Misato entreprit de s’extraire de ses coussins, et y parvint avec une pointe de surprise.
Le temps qu’elle parvienne jusqu’à la porte et le frappement s’était fait entendre une troisième fois.
" J’arrive… J’arrive…
Y a pas le feu… "
Un instant plus tard, Misato regardait Shinji dans les yeux.
L’enfant se tenait sagement devant l’entrée, et répondait au regard de Misato.
Cette Misato qui s’était tellement faite à l’idée de ne plus revoir ce personnage qu’elle avait du mal à extraire des conclusions de ce que son sens visuel lui indiquait.
Un instant, elle se dit que la phase où Shinji était partie, et tout ce temps qui s’était écoulé depuis, n’avait peut-être été qu’une fabulation de son esprit, et elle se prit à considérer qu’il n’était en fait jamais parti.
" Salut, Shinji, comment ça va ? "
L’enfant cligna des yeux, l’air étonné.
" Entre donc ", reprit la femme, " ne reste pas planté là.
Tu veux quelque chose à boire ? "
Shinji franchit le seuil de la porte en se demandant s’il ne s’était pas trompé de dimension en fraudant le train.
" Euh, Misato san ?
- Shinji ?
- Vous n’êtes pas…étonnée de me revoir ?
- Pourquoi le serais-je ?
Tu habites ici depuis plusieurs mois, déjà. "
Misato réalisa que ce qu’elle venait de dire ne correspondait absolument pas à la réalité.
Alors qu’elle avait une main dans le frigo, elle tourna lentement la tête et regarda l’enfant.
Elle détailla le garçon avec une appréciation plus objective.
Shinji était de retour.
Celui qui avait tant souffert revenait vers le lieu de ses douleurs.
" Shinji ?
- Oui. C’est moi.
- Mais qu’est-ce que tu fais là ? "
Un sourire égaya le visage de l’enfant.
" Je suis de retour.
- Mais…
Qu’est-ce que tu racontes ?
- J’ai une petite amie.
- Quoi ?
- Elle s’appelle Miyuki. Elle est tout ce que j’ai. Je ne supporte pas l’idée de la perdre. "
Misato ne comprenait rien, et écoutait parler le garçon.
" Je ne supporte pas l’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose de négatif.
Pour elle, je souffrirais à nouveau.
- Tu…
Quoi ? "
Le sourire disparut.
" J’ai crû comprendre que la Nerv avait besoin de Qualifiés.
Les Anges sont revenus, c’est ça ? "
C’est alors que Misato fit le lien entre le retour de l’enfant et les derniers événements.
Ces deux êtres humains n’allaient pas tarder à pleurer dans les bras l’un de l’autre.

- 14 -

Pôle Sud.
Préparation du terrain pour l’interception du Marteau de Vulcain.

Les choses étaient en marche.
Les quelques structures nécessaires à la synchronisation des événements étaient presque terminées.
‘Seulement deux jours pour construire tout ça’, songeait Ritsuko. ‘Posséder un budget illimité procure quelques avantages’.
L’Eva-01 était déjà en place. Shinji arriverait dans quelques heures.
‘Finalement, nous sommes quand même en possession d’une Eva fonctionnelle et de son pilote.
Nos chances de réussites n’en sont que supérieures’.
Mais un doute subsistait. Et ce doute, c’était la Seele.
‘Leur mise en garde ne présage rien de bon.
Le Marteau sera sur nous demain. Il sera freiné par l’atmosphère terrestre, affaiblie par l’AT Field de l’Eva-01 et s’écrasera à quelques kilomètres du souvenir du Second Impact. Le choc devrait être insuffisamment puissant pour créer un Troisième Impact, même si les secousses ne seront pas sans conséquences.
La trajectoire du Marteau a été vérifiée avec suffisamment de précision pour ne pas risquer l’erreur de le voir s’écraser trop loin. Au pire, une maigre approximation pourrait nous obliger à improviser un déplacement de l’opération, mais seulement sur quelques kilomètres. De quoi voir venir.’
Ritsuko restait pensive, à évaluer les chances de réussites.
Le problème venait simplement de la Seele, en fait.
‘Gendô a peut-être raison.
La Seele est plus à craindre maintenant que le Marteau’.
La femme sentit une présence derrière elle.
C’est la voix rauque de Fuyutsuki qui la tira de sa rêverie.
" Tout ça pour un simple cailloux.
Tu trouves cela disproportionnée, Akagi san ?
- Un caillou ? "
Akagi ne trouvait pas les mots pour décrire ce qu’elle ressentait.
" Un caillou qui nous détruirait, si nous n’avions pas Evangelion.
- Ha !
On voit bien que tu n’as pas été très concerné par le Second Impact.
L’Homme était très sûr de lui, à l’époque.
Pas autant que toi aujourd’hui, bien sûr.
- Si cette mission échoue, il n’y aura peut-être plus personne pour s’en souvenir.
- Pourquoi échouerait-elle ?
Existe-t-il des paramètres aléatoires ?
- Un seul.
Je veux parler de la Seele.
- Rassure-toi. Même si ce sont des imbéciles qui se prennent pour des dieux, ils ont quand même compris à quoi ils avaient affaire.
- Ils ont déclaré vouloir nous détruire !
- Ils pensent que le Marteau n’est pas une coïncidence. Ils veulent faire marche arrière.
Mais eux aussi doutent.
Si l’hypothèse d’un météore monstrueux s’écrasant là où avait lieu le Second Impact leur paraît ridicule, ils ne peuvent nier que rien ne l’exclue.
S’ils tentent d’arrêter quelque chose en disparaissant, ça les regarde. Mais s’ils veulent faire avorter la seule tentative concrète de résistance pour soutenir leur idée, alors ils prennent le risque d’être responsable des conséquences d’un éventuel Troisième Impact.
- Ignores-tu qu’ils avaient envoyé un tueur pour Shinji ?
- J’ai tenu compte de cette information. La tentative a échoué. Le fils de Ikari est maintenant sous la sécurité de la Nerv.
Le sabotage de Magi a aussi été un échec.
Pour nous détruire, il ne reste plus qu’une solution.
- Un assaut massif. Possèdent-ils des Eva ?
- Evangelion nous protège contre toutes les armées qu’ils pourraient soulever. Seul Evangelion peut affronter Evangelion.
Oui, ils possèdent des Eva.
Et nous leur faisons confiance pour trouver des pilotes : les orphelins ne manquent pas sur terre.
- Qu’est-ce qu’ils attendent pour attaquer, alors ?
- Ritsuko, ne soit pas ridicule…
Essais d’imaginer la Seele envoyant des Eva à l’assaut de la Nerv.
Cette idée servirait tout juste de scénario pour un mauvais film…
Mais s’ils devaient le faire, ils le feraient demain, au moment où l’Eva-01 serait occupé par le Marteau de Vulcain.
Ils pourraient alors détruire le Geofront, réduire Magi en cendre, plus tout le personnel sur les lieux.
Et s’en serait finit de la Nerv.
- Est-ce que nous anticipons ce cas de figure ?
- Oui.
- …
Et ?
- S’ils attaquent, nous mourrons. "

- 15 -

Réunion extraordinaire de la Seele

(Anonyme 1) " Nous possédons suffisamment d’Eva pour les écraser.
(Anonyme 2) - Quand donnons-nous l’assaut ?
(Anonyme 1) - Demain, quelques minutes avant l’interception du Marteau par la Nerv.
Ils résolvent le problème, pendant ce temps nous les détruisons.
(Anonyme 3) - Au moment où l’Eva-01 est occupé par le Marteau de Vulcain.
Nous détruisons le Geofront, réduisons Magi en cendre, avec tout le personnel sur les lieux.
Et s’en sera finit de la Nerv.
(Anonyme 2) - Et la Seele ?
(Anonyme 4) - La Seele n’existe déjà plus.
Nous agissons pour nous-mêmes. Pour survivre.
(Anonyme 1) - La Nerv a perdu le Dummy System et deux Eva.
(Anonyme 2) - Bonne idée de leur avoir coupé les vivres après le 17^ème Ange. Ils n’ont pas pu régénérer Eva-02.
(Anonyme 1) - En fin de compte, le Troisième Impact est évité, la Nerv est anéantie, la Seele n’existe déjà plus…
(Anonyme 4) - Partis de rien, nous sommes allés nulle part. Qu’avons-nous perdus ?
(Anonyme 3) - Rien du tout. "

Epilogue

Jour J, H moins 5 minutes.

(Ritsuko, Pôle sud) " CE N'EST PAS POSSIBLE ! ! ! "
(Fuyutsuki, Pôle sud) " Il devait effectivement y avoir un paramètre aléatoire. "
(Shinji, Pôle sud) " Je me demande quand même pourquoi le météore n’est pas déjà visible "
(Misato, Pôle sud) " Kaji aura évité ça… "
(Gendô, Pôle sud) " Une guerre n’a jamais de vainqueur. Seulement des vaincus. "
(Asuka, Tokyo-3) " Maman… "
(Anonyme 1, Tokyo-3) " Nous étions censés donner l’assaut il y a deux minutes. "
(Anonyme 2, Tokyo-3) " Mais il y a un imprévu. Notre dernière erreur… "

La dernière pensée de l’humanité fut que si le Marteau de Vulcain avait une âme, alors il était venu rendre justice.
Quelques minutes avant l’impact, le Marteau s’est mis à dévier de façon anormale, et la collision est devenue inévitable.
Ce qui aurait été appelé Troisième Impact si quelqu’un avait été là pour s’en rappeler allait réduire l’humanité en cendre.
" Poussière tu étais, poussière tu deviendras ", aurait dit quelqu’un.
Le Premier Impact avait détruit les dinosaures, car ils devenaient trop puissants.
Le fait de posséder une force physique démesurée leur conférait un avantage, mais il était intolérable qu’ils puissent développer une forme d’intelligence.
La force et l’intelligence ne pouvait se compléter qu’à condition de posséder la sagesse, et il n’était pas alors question de cela.
Le Premier Impact détruisit cette race d’êtres qui devenait orgueilleuse, et força la nature à se rééquilibrer, à remettre les chances de chaque forme de vie au même niveau.
Plusieurs dizaines de million d’années plus tard, vint l’Homme, un être qui développait l’intelligence, mais qui restait faible.
Il ne fallut guère qu’un petit million d’années pour que l’Homme trouve la force, à travers la technologie.
L’humanité possédait la force et l’intelligence, mais sa sagesse était loin d’être évidente.
C’est pourquoi eut lieu le Second Impact.
C’était un avertissement.
L’idée était qu’en guérissant leurs blessures, les survivants apprendraient à vivre.
Mais l’effet obtenu fut inverse, et le cœur de l’Homme sombra dans les ténèbres.
Un espoir persistait, néanmoins.
Cet espoir était le fruit du travail d’une poignée de personne qui, sans le savoir, tentait d’acquérir une forme de sagesse. Ils avaient appelé leur travail le Plan de Complémentarité de l’Homme. Le plus surprenant fut que ce projet arriva à son terme, et un être humain acquis la joie de vivre grâce à lui.
Mais l’événement resta isolé, anecdotique.
La vie avait besoin d’un Troisième Impact.
La nécessité absolue de cet Impact devint évidente au vu de l’agitation des Hommes, qui pensaient à eux, à leur humanité, et non à la vie.
Le danger les poussait non pas à s’unir, mais à se diviser. L’Homme n’avait rien retenu de la sagesse.
Dans leur poursuite de la logique, les rares survivants de la collision chercheraient à comprendre pourquoi l’Exterminateur, le Marteau de Vulcain, n’avait pas réagi comme prévu.
Le danger de l’Exterminateur était réel, et l’humanité apprendrait que, face au danger, il faut s’unir ou mourir.
Alors que les humains mouraient et priaient pour leur salut égoïste, un enfant pleurait, sans cesser de répéter les mêmes mots :
" Oh non, Miyuki… "

Fin de la troisième pensée
pages: 1 * 2 * 3
Gilles Monchoux - 1998

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